Un Mois et Demi Après l’Interdiction des Portables
Par Adàm BARTOS
Edité par Léa LEMAIRE
Nous sommes le 18 octobre 2024, c’est-à-dire exactement un mois et demi depuis le début de l’année scolaire ainsi que l’entrée en vigueur de la nouvelle politique de l’administration vis-à vis des téléphones portables restreignant fortement leur usage au sein de l’école.
Nous avons voulu savoir, d’où est parti ce projet et où il en est arrivé après un mois et demi. Pour le savoir, nous avons eu l’énorme plaisir d’être accueillis par Mme Caroll Lemarié, directrice adjointe de l’école secondaire qui s’est montrée prête de nous donner un interview concernant le nouveau règlement.
Tout d’abord, nous l’avons questionnée un peu plus autour des motivations de ce règlement. D’emblée, elle nous a parlé de son expérience personnelle au sein de l’école : “Je voyais les élèves et notamment les plus jeunes, lors des pauses, sur leurs téléphones. Si je m’approchais, ils regardaient soit des vidéos ou des jeux vidéo. Et il n’y avait plus, comme je l’avais dit et comme vous m’avez citée, ‘d’interaction sociale’ ou bien parfois même, je croisais des élèves, même plus âgés, les yeux rivés sur leurs écrans, qui ne me voyaient même pas lorsqu’on se croisait”. Néanmoins, elle souhaite également suivre une tendance mondiale qui vise à remettre en question la surexposition des enfants aux écrans. Notamment, cela serait nocif pour le cerveau en perturbant l’attention des élèves ainsi que leurs interactions sociales. Elle nous expliquait également que dans le passé il y avait eu des cas ou les téléphones portables avaient été utilisés comme outil d’harcèlement en prenant des photos ou des vidéos “pour se moquer”.
Même si elle assume avoir été la première personne à avoir proposé cette initiative, elle insiste fortement qu’il s’agit bien d’une décision collective de la Direction, en collaboration avec M. Wedel, le directeur, ainsi que les psychologues de l’école.
Elle est également prête à faire d’éventuels ajustements si nécessaire, comme l’a aussi promis en début d’année scolaire M. Wedel dans un article de RTL. Par exemple, elle envisage dès l’année scolaire prochaine, une éventuelle autorisation des téléphones portables en classe quand ces derniers constituent clairement un atout pédagogique. Elle prend comme exemple les cours d’art en S6 et S7, plus particulièrement les cours de photographie, où d’éventuels ajustements seraient envisageables.
Ensuite, nous nous sommes intéressés au contenu ainsi qu’à l’interprétation juridique de ce règlement. Nous avons voulu savoir quels seraient exactement les “appareils électroniques” visés par ce règlement sachant qu’il s’applique “par extension à tout appareil électronique”. La directrice nous a rappelé “ce qu’on appelle le bon sens” et que cette politique concernerait principalement les appareils électroniques connectés au réseau. Cette dernière n’affecterait absolument pas les appareils mentionnés par la politique “bring your own device” ainsi que les appareils de l’école, l’idée étant, qu’on ne compterait pas les appareils n’ayant qu’un rôle purement pédagogique, tels que les calculatrices, par exemple.
Nous avons autant voulu savoir pourquoi il fallait traiter un élève de S4 de la même façon qu’un élève de S7 et pourquoi ne pas distinguer les élèves de S4-S5 et S6-S7. Mme Lemarié nous a expliqué qu’il aurait été trop difficile pour les enseignants de faire la distinction dans les couloirs entre les différentes tranches d’âge. Néanmoins, elle le trouvait envisageable qu’au cours de l’évaluation de ce règlement à la fin de l’année scolaire, une telle division en trois catégories soit à l’ordre du jour. Cette subdivision en deux catégories des élèves était un compromis entre une interdiction générale (S1 à S7) tel que l’idée du début, et la proposition du comité d’élèves, de faire la subdivision en trois catégories des élèves.
“Elle faisait également la distinction claire et nette entre la politique “bring your own device” et l’utilisation des téléphones portables et que les deux seraient complètement incompatibles.
De plus, elle rappelait qu’il y avait besoin de demander une autorisation de la direction pour l’utilisation des téléphones portables dans les salles de classe et pour des raisons pédagogiques. Cette demande est à adresser à l’écrit à M Coll, l’assistant de la directrice adjointe de l’école secondaire. Néanmoins, elle nous disait également qu’une révision de la nécessité d’une telle autorisation est déjà prévue à la fin de l’année scolaire. »
La directrice nous a également expliqué que même si elle fait confiance aux enseignants, ainsi qu’aux élèves, les éventuels malentendus entre élève et professeur pourraient être réglés avec les conseillers d’éducation, voire l’assistant de la directrice adjointe, M. Coll.
Après s’être intéressés au contenu et à l’interprétation juridique de ce dernier, nous nous sommes ensuite intéressés aux expériences depuis un mois et demi ainsi que l’avis de la directrice par rapport à ce règlement.
Nous avons voulu savoir si ce règlement constituait un obstacle ou bien un moteur de la digitalisation au sein de notre école, selon la directrice. Elle nous répondait que ce règlement ne pouvait pas y constituer un obstacle, car les téléphones n’étaient pas considérés comme des outils pédagogiques et car l’école met à disposition suffisamment de ressources pouvant favoriser le développement technologique tel que les salles informatiques ou bien les tablettes de l’école.
Finalement, nous avons voulu savoir si, après un mois et demi, ce règlement est encore suffisamment pris au sérieux par les élèves mais également les enseignants. Mme Lemarié nous répondait que le règlement a été pris très au sérieux dès le début, en tant qu’initiative de toute la communauté scolaire et qu’il est pris encore plus au sérieux maintenant que les élèves “ont mis en place les automatismes”. Elle souligne également que jusqu’à présent, 135 téléphones ont été confisqués, dont environ 40 pour la deuxième fois, mais qu’il y a de moins en moins de fois besoin d’appliquer des mesures disciplinaires.
Nous espérons également que cette politique sera prise au sérieux par tout le monde, car à l’adolescence, il est particulièrement important d’avoir des interactions sociales.