By Linda Wertlenová
Edited by Eleonore Andre
L’ex président des Etats-Unis, Donald Trump, est accusé d’avoir commis plusieurs crimes, avant et lors de sa candidature présidentielle qu’il a essayé de dissimuler par falsification de documents. Mais que s’est-il passé réellement ?
Donald Trump est le premier président des États-Unis à être inculpé au pénal de l’histoire. Il est accusé de 34 violations distinctes interdisant de falsifier des documents commerciaux pour dissimuler un autre crime, un crime passible d’une peine pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison dans l’État et d’une amende de 5 000 dollars. Les accusations portent sur 11 chèques émis au profit de son avocat, Michael Cohen, ainsi que sur les factures et les écritures comptables qui y sont associées.
Le vice ex-président américain a orchestré une série de payements afin de dissimuler trois affaires préjudiciables pouvant nuire à son élection en 2016. L’une de ces affaires, connue sous le nom de Stormy Daniels, concerne une actrice pornographique populaire aux États-Unis, avec laquelle il a eu une relation extra conjugale en 2006, lorsqu’il était déjà marié à Melania Trump et que son fils, Barron Trump venait de naître. Son avocat, Michael Cohen avait envoyé un chèque de 130 000 dollars pour acheter le silence de Stormy Daniels (du vrai nom de Steffany Clifford). Et cela ne serait pas la seule femme, qui a eu une affaire avec Trump…Karen McDougal, ancienne mannequin américaine, n’a pas pu résister au chèque qui à son tour a payé le chef rédacteur de National Enquirer, sous les ordres de Donald Trump pour ne rien divulguer de leur relation intime. La troisième affaire implique aussi ce rédacteur, qui a payé un chèque de 30 000 dollars en 2015 à l’ancien portier de la Trump Tower pour signer un accord de confidentialité, qui d’après selon plusieurs sources, détenait des informations sur un enfant caché de Donald Trump. Sûrement pas le seul, vu le nombre « d’affaires » qu’il a eu.
Il a évidemment plaidé non-coupable pour chacun de ces 34 chefs d’accusations. En plus de ces affaires, il est aussi visé par d’autres inculpations, en particulier son rôle dans l’attaque du Capitole, sa gestion des archives présidentielles, qu’il a gardées même après qu’il ne soit plus président chez lui, en Floride, ce qui est strictement interdit. Ou encore des pressions exercées sur des responsables électoraux en Géorgie pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020. En réaction à ces accusations, Donald Trump a dénoncé «une insulte à la Nation».
Malgré ces tentatives, aucune des deux femmes n’a gardé le secret. Elles se sont fait interviewer exclusivement à maintes reprises, révélant tous les détails. Stormy Daniels a d’ailleurs écrit un livre appelé « Full Disclosure » où elle raconte son histoire avec Trump. Sa mésaventure n’a valu malheureusement qu’un seul chapitre, qu’elle raconte aussi dans le show « Jimmy Kimmel Live ! », où, pendant 10 minutes, tout le monde semble trouver son histoire hilarante. Elle dit avoir ordonné à Donald T. de se changer, car lors de leur rencontre son pyjama ne lui plaisait pas… Karen McDougal, quant à elle a fait une interview sur CNN, d’un ton très, voir trop formel. D’ailleurs elle a décidé de poursuivre la société du National Enquirer en 2018, pour être libérée du contrat lui interdisant de s’exprimer sur la liaison qu’elle a entretenue. On leur souhaite le meilleur. Ce qui n’est surement pas le cas de Trump, qui, têtu, reste sur sa position et nie d’avoir entretenu quoi que ce soit avec ces deux femmes.
Il ne souhaite surement pas le meilleur pour son ancien avocat non plus. Il a décidé de porter plainte contre Michael Cohen, le 12 avril 2023, celui-ci devenu témoin à charge dans le dossier qui vaut à l’ancien président d’être poursuivi. Le milliardaire républicain l’accuse d’avoir violé le secret professionnel et le contrat de confidentialité qui les unissait, et réclame 500 millions de dollars de dommages et intérêt. Dans sa plainte, déposée devant un tribunal fédéral situé en Floride, il assure que l’ancien avocat l’a dénigré dans des livres, des podcasts et des déclarations publiques afin de gagner de l’argent et de la notoriété. Michael Cohen a, selon lui, « révélé des confidences » et « répandu des mensonges », ce qui a grandement nui à son image. Surnommé autrefois « le pitbull de Donald Trump », il s’est un jour dit prêt à « prendre une balle » pour son patron. La déclaration allègue que « The Trump Organization », une société organisée sous la forme d’un conglomérat appartenant en totalité à la famille Trump, a remboursé Cohen par le biais de chèques mensuels en 2017 qu’elle a qualifiés d’honoraires d’avocat, même si «il n’y avait pas de tel contrat d’honoraires» et que Cohen n’a pas rendu de services cette année-là. Trump a signé lui-même neuf des chèques, selon la déclaration. Les deux autres ont été signés par l’un des fils de Trump et par le directeur financier de The Trump Organization. Alors, est ce que Trump va-t-il rejoindre son « Pitbull » en prison ? Affaire à suivre.